Durant ces dernières années, l'association  beaujolaise "Demain c'est Ici et Maintenant" a mené bénévolement des actions de prospection et de sensibilisation pour inventorier les populations d'hirondelles et de martinets du Beaujolais des Pierres Dorées. Alors on a eu à cœur de vous embarquer avec nous dans nos actions et peut être vous donner l'envie de nous rejoindre sur le terrain ! 

Les hirondelles en France

Il y a 5 espèces d’hirondelles (famille des Hirundinidae) qui trissent (du verbe trisser) et gazouillent en France métropolitaine :

• L’Hirondelle rustique ou de cheminée est reconnaissable par sa gorge rouge et sa longue queue fourchue (particulièrement marquée chez les mâles). Elle niche en intérieur, de préférence dans les granges et les étables. Elle est présente dans nos villages.
• L’Hirondelle de fenêtre est noire avec la gorge et le ventre blancs. Elle niche en extérieur, sous les toits et les fenêtres de nos maisons. Elle est également présente dans nos villages.
• L'Hirondelle de rivage est la plus petite des hirondelles présentes en Europe. Chez nous, elle est particulièrement visible du côté de la base nautique d'Anse et de la carrière d'Arnas.
• L’Hirondelle de rochers est la plus grande des hirondelles européennes. Virtuose de la voltige, elle offre de véritables spectacles le long des falaises avec des piqués vertigineux. Elle est très peu présente sur le territoire mais deux couples nicheraient à Tarare selon la base de données Faune Aura.
• L'Hirondelle Rousseline, rare en France, elle niche quasi-exclusivement en Provence (dans le Var et l'Hérault).

Les hirondelles pèsent environ 20g. Les 5 espèces françaises sont strictement insectivores (d'où leurs difficultés actuelles, on en reparle plus bas...) Ces dernières se nourrissent principalement d'insectes (mouches, moustiques, libellules, fourmis volantes, syrphes, cousins, papillons, etc.) Elles en consomment en moyenne 800/jour !!

Les hirondelles de France, à l'exception des Hirondelles de rivage, construisent des nids à base de boules de boue malaxées mélangées à quelques brindilles, tapissé à l’intérieur de boules de plumes de poules. 

L'Hirondelles de rivage est un des rares oiseaux qui creuse le sol pour pondre ses œufs. Il s'agit de sortes de terriers, de longs tunnels horizontaux, dans des flancs de talus de terre et de sable.

Très solides et douillets, les nids d'hirondelles sont réutilisés chaque année.  Ce qui explique peut-être qu’elles ne recolonisent que difficilement les lieux d’où elles ont disparu. Le plus vieux nid connu a 48 ans.

Une hirondelle peut avoir deux couvées par an de 2 à 7 œufs. Les parents parcourent jusqu’à 300km/jour pour les nourrir. Les hirondeaux deviennent autonomes à l’âge de 35 jours environ. 

Dans la culture populaire  l’hirondelle est un oiseau de bon augure annonçant l’arrivée tant attendue du printemps, la fin des ennuis et une bonne santé. Pour les marins, l’Hirondelle est signe d’une terre en vue et d’un retour au foyer. 

Les martinets en France

Les Martinets appartiennent à la famille des Apodidae. Les espèces que l’on peut observer en France sont le Martinet noir, le Martinet à ventre blanc appelé aussi Martinet alpin présent dans les zones montagneuses mais on en observe aussi à Villefranche sur Saône et peut être à Chessy et enfin le Martinet pâle présent dans les régions les plus au sud.

Le Martinet noir est le plus commun des martinets sur notre territoire (mais en forte régression et difficulté), il possède un plumage très sombre (brun noirâtre) à l’exception de sa gorge plus claire.

Le Martinet noir nichait à l'origine dans les cavités naturelles des falaises (=c'est une espèce rupestre) puis il s'est adapté au fil du temps aux édifices humains. Il nidifie aujourd'hui dans les cavités et les fissures des bâtiments auxquelles il est étroitement lié.

Le Martinet noir est doté d’une particularité extraordinaire :  il est capable de voler pendant 10 mois sans jamais se poser ! Ce type de vol continu s’effectue en dehors de la période de reproduction bien évidemment et peut représenter près de 99 % de la vie de cet oiseau. Le Martinet noir est donc un voltigeur hors pair qui se pose uniquement pour construire son nid, pondre et couver ses œufs. Il effectue toutes les autres tâches de la vie quotidienne en vol. Il mange en volant (100% insectivore), s’accouple dans les airs et, plus étonnant encore, il dort en planant !

D'incroyables voyageurs

Hirondelles et martinets sont de grands migrateurs. Ils passent l’hiver en Afrique et reviennent en Europe au printemps. Passer l’hiver en Afrique leur permettent de fuir les températures trop froides, mais aussi de maintenir leur régime alimentaire spécialisé composé d’insectes absents chez nous en hiver. La distance de migration de ces incroyables voyageurs peut faire plus de 10 000 km. 

Apprendre à les différencier

Hirondelles et martinets se ressemblent beaucoup; ces deux oiseaux sont d’ailleurs souvent confondus.

Pourtant, un œil averti (comme vous, sympathisants de notre association😎) peut s’apercevoir que le Martinet noir possède des ailes en forme d’arbalète ou de faux, plus fines que celles de l’hirondelle et avec un corps effilé plus grand.

De plus, le vol du Martinet noir est beaucoup plus rapide que celui de l’hirondelle, il peut d’ailleurs voler à 200 km/h sur de courtes distances.

Voltigeur hors pair, rarement posé au sol, le martinet possède des pattes très courtes. Ainsi on ne peut jamais le voir percher sur des cables contrairement aux hirondelles.

Nos colocataires en difficulté !

Ce sont des animaux qui bénéficient d'un capital sympathie plutôt élevé (à la différence de beaucoup d'autres espèces qui peinent à obtenir une protection viable - renards, loups, blaireaux, requins, etc.) et ils sont pourtant en grande difficulté. En France, les hirondelles et les martinets ont vu leurs populations diminuer dramatiquement de 40% en 10 ans ! (Une diminution de 67% à 81% en 14 ans sur la région PACA...)

Source : Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) DREAL, région Sud, LPO

Ils sont en liste rouge de disparition en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ces espèces sont en effet victimes de :

• la diminution globale des insectes volants du fait de l'utilisation des pesticides et du manque d’habitats et de sites de reproduction pour ces derniers (zones humides, haies, prairies permanentes, etc…). En cause notamment : notre modèle agricole productiviste dominant,
  
• la nécessaire rénovation des bâtiments (par soucis d'économie d'énergie et de carbone émis - la rénovation étant moins éméttrice que la construction neuve) mais avec destruction ou fermeture volontaire ou non des nids et cavités (malgré la loi qui les protège),
  
• du manque d'eau (des années passées) et donc de boue empêchant, retardant et rajoutant de la compléxité à la construction de nids (à des oiseaux déjà affaiblis par leur migration),
  
• des aléas climatiques sur les voies de migration comme la sécheresse au Sahel,
  
• des étés plus chauds et secs gênant les émergences d'insectes,
  
• etc.

Et sur le territoire alors ?

En 2023, nos valeureux bénévoles ont prospecté 19 villages avec de belles découvertes : 48 couples d’hirondelles de fenêtre à Alix  et 30 à Chessy , 19 couples d’hirondelles rustiques à Frontenas (à la ferme des chartreux), 7 à Denicé et 8 à Rivolet.

Avec les élus des communes concernées, l'association a également animé l’été dernier 4 sorties grand public qui ont rencontré un bien beau succès ! Avec pas moins de 79 petits et grands, les villages de Charnay, Denicé, Lachassagne et Rivolet ont répondu à l’appel pour recenser leurs hirondelles et martinets et réfléchir à la pose future de nichoirs afin d’aider ces espèces en liste rouge de disparition.

En deux ans (de 2021 à 2023), DIM a ainsi recensé 337 couples d’hirondelles de fenêtre en cumulant 35 villages soit une moyenne de moins de 10 couples / village.

C'est faible... D'autant, qu'il y existe une grande disparité entre villages avec seulement 6 villages ayant une population supérieure à 20 couples et malheureusement déjà 17 villages avec une population éteinte ou pas loin de l'être (inférieure à 5 couples reproducteurs) ! (voir cartes)

• Villages prospectés avec une population éteinte : Belmont-d'Azergues, Frontenas, Gleizé, Jarnioux, Lacenas, Lucenay, Nuelles, Saint Germain sur l'Arbresle, Saint-Jean-des-Vignes, Ternand, Ville-sur-Jarnioux.

• Villages prospectés avec moins de 5 couples reproducteurs : Bagnols, Cogny, Marcy, Moiré, Saint Vérand, Theizé.

Mais il existe des solutions ! :)

Heureusement, dans notre association « Demain c’est Ici et Maintenant » nous avons des solutions pragmatiques, peu onéreuses et même conviviales !

1. En premier lieu, toute destruction de colonie doit bien sûr être évitée pour préserver les noyaux de population restants.
   Etant fidèles à leur site de nidification, les hirondelles et martinets dont les nids ont été détruits se retrouvent désemparés à leur retour de migration.
   💡Idée : pose de dispositif anti-salissures afin de minimiser les nuisances des fientes et permettre une meilleure cohabitation. Coût entre 10 et 18 euros.
   
2. Pour le “couvert”: (re)créer des garde-manger abondants d'insectes.
   Conserver des milieux prairiaux fleuris, laisser le maximum de zones de végétation en évolution naturelle (sauf questions de sécurité), sans tonte ou à fauche tardive (après fin août),
   
   Planter des haies (premiers pourvoyeurs de fleurs), (re)créer des zones humides, etc. La Communauté de Commune Beaujolais Pierres Dorées peut peut-être vous apporter une aide technique et/ou financière via le Marathon de la biodiversité. Contactez-les ! 
   Les plantes poussent, les insectes s’installent et leurs prédateurs s'épanouissent.
   
   Dans la mesure du possible, être moteur de la transition agricole en soutenant des agricultures à taille humaine plus respectueuses du vivant (via des labels, les marchés de producteurs ou en poussant la porte de nos fermes locales)
   
3. Pour le “gite”, renforcer les sites de nidification existants par la pose de nichoirs articifiels pour hirondelles et martinets.
   Ce sont pas moins de 222 nids d'hirondelles de fenêtre qui ont ainsi été installés sur le territoire (voir la carte) par une quinzaine de villages engagés du beaujolais des pierres dorées avec l'aide des conseils municipaux, des conseils municipaux des enfants et des citoyens et adhérents de l'association. Car ça fonctionne ! Les nids sont progressivement utilisés et petit à petit les populations se stabilisent, voire réaugmentent !Nous invitons donc les communes ayant encore des hirondelles / martinets à nous contacter pour organiser des prospections et réfléchir ensemble aux solutions permettant de soutenir nos protégés.
   
4.  Soutenir l'association "DIM" par vos adhésions et vos dons qui permettent (entre autres choses) l'achat des nichoirs. Tout ça, c'est aussi grâce à vous ! 💚
   Les communes aident également à l'achat des nichoirs. Merci à elles !
   
5. Soutenir les centres de soins de la faune sauvage qui peinent à accueillir tous les animaux (exemple: le centre “L’hirondelle” à St Forgeux) et y envoyer les blessés et les jeunes tombés du nid selon la procédure adaptée disponible sur les sites spécialisés.
   
6. Participer aux journées de découverte et de sensibilisation organisées par l'association "DIM" et venir nous rencontrer sur nos stands lors d'événements locaux.
   Récemment, nous étions présents sur les événements "De ferme en ferme" et aux "Jardiniales" de Châtillon d'Azergues.
   
7. Pour aider les oiseaux en général, participer au week-end de comptage des oiseaux des jardins, organisé par la LPO. Il s'agit de compter et noter pendant 1 heure tous les oiseaux qui visitent votre jardin ou balcon. Procédure en lien hypertexte.
   Cliquez ici pour découvrir les oiseaux que les bénévoles de l'association avaient observé chez eux lors de la dernière journée (fin Janvier).
   
8. Enfin, nous vous recommandons cette petite série de podcasts (15-20 minutes) sur la biodiversité, échange entre Hugues MOURET, directeur scientifique de l'association Arthropologia et Marc MORTELMANS, journaliste et hôte du podcast Baleine sous Gravillon et Combat.

Les prochaines sorties de sensibilisation :

Les prochaines sorties de sensibilisation :

• Dimanche 2 Juin : Chessy les Mines, RDV 9h30 devant la mairie de Chessy. 
• Mercredi 5 Juin : Bois d'Oingt, RDV à 17h devant le kiosque du Bois d'oingt avec notre association amie Agir à Val d’Oingt
• Samedi 15 Juin : Villefranche sur Saone - Bordelan, RDV à 18h avant l'entrée du camping (2788 Route de Riottier) 
• Dimanche 23 juin : Civrieux d'Azergues à 9h30 devant la mairie
• Dimanche 30 juin:  Villefranche sur Saone centre, RDV à 9h30 devant la mairie devant l'entrée de la mairie de villefranche /s - 183 Rue de la Paix

INSCRIPTION DANS L'ONGLET AGENDA

Ils ont aimé ! "Nous étions partis pour 1h max par curiosité. Nous sommes restés 3h et on ne voulait plus partir! Un moment doux et enrichissant à observer le vivant !" Chloé et Alex

En parallèle, le groupe biodiv’DIM prospecte les villages méconnus avec ses équipes de bénévoles pour rechercher les nids d’hirondelles/martinets restants. Contacter nous pour plus d'informations ou si vous souhaitez initier une prospection dans votre village ! 

🛎️Rendez-vous sur notre page Facebook pour un petit quizz de fin 😊🛎️

🍀A bientôt ! 🍀